lundi 19 août 2013

Comment s'y retrouver parmi les pellicules?

Au tout début que je me suis intéressé à l'argentique (en novembre dernier), je me suis vite trouvé face a un problème:
_Fabrique-t-on encore des pellicules?
_Quelles pellicules fabrique-t-on?
_Quel appareil utilise quoi?
_Peut-on développer ses pellicules sans trop de problèmes?

Je m'imaginais ma maman aller devant l'entrée d'Intermarché et demander le format exact de pellicule pour son appareil et le mien parmi les tonnes de trucs,je savais qu'elle choisissait aussi le nombre de photo et même le chiffre dessus.

Bon sang comment les gens se repéraient-ils avant? Je m'imaginais des tonnes de formats et de variantes possibles.

Mais finalement il n'y a pas grand choses et c'est assez facile de s'y repérer.

Tout d'abord une pellicule, c'est une bande de plastique avec de la gélatine enduite d'un produit photo-sensible (une émulsion même) qui va brûler au contact de la lumière qui est projetée par l'optique de l'appareil photo. Il ne faut donc pas qu'une pellicule ne voie la lumière du jour avant d'être développée sinon on va cramer la pelloche avant d'avoir fait ses photos, ou pire: après les avoir faites! 

NOIR ET BLANC OU COULEUR?

Une pellicule noir et blanc a pour émulsion photosensible une substance à base d'argent. Non exposé à la lumière ils apparaissent blancs, une fois brûlés par la lumière ils sont noirs. (Comme on en fait au collège quand le tube à essai passe du blanc au noir à la lumière.) Quand l'optique d'un appareil photo projette une image sur le film, les grains d'argents se font cramer. En plus grande quantité là où il y a le plus de lumière projetée jusqu'à pas du tout là ou est projeté du noir complet. Le noir complet apparait blanc quand on développe la pellicule et le blanc apparait noir: c'est un négatif. 




Négatif noir et blanc.

La couleur c'est pareil avec en général 3 à 4 couches de couleurs (cyan, magenta jaune au moins) qui vont selon les nuances de chacunes se combiner quand on regarde à travers. Toutes les couleurs s'y retrouve et comme en noir et blanc. C'est le même principe.



Négatif couleur
 
POSITIF OU NEGATIF?

On parle de négatifs noir et blancs ou couleur mais il existe des pellicules avec directement l'image comme on la voit: c'est un positif. Communément appelée une diapositive ou film inversible (reversal en anglais). Une diapo c'est généralement en couleur même si c'est possible d'en avoir du noir et blanc mais très rare désormais. Les diapos en elles mêmes se font assez rares vu que l'ont utilise plus de projecteur de diapo. Mais elles peuvent être utiles lorsque l'on veut voir des photos sans les avoirs sur papier comme en stéréoscopie ou la mise sur papier est fastidieuse et chère. (C'est du 3D si vous préférez. Et oui!)
Positif noir et blanc

Positif couleur




J'ai pris ce clown en Lego devant Lego world à Berlin en exemple car il est très coloré et permet de voir la plupart des couleurs et leur négatif.

D'un point de vue chimique c'est différent même si on obtient un négatif quand on développe dans des produits chimiques pour négatifs,et que l'on peut avoir un positifs avec d'autres produits sur un négatif... bref la chimie peut tout faire!

LES FORMATS

Quand je voulais acheter mes premières pellicules je voulais un appareil qui fasse des photos carrées avec les pellicules que je connaissait depuis que j'étais petit: les 135. Mais vu comme ça devait être cher une photo émulsion, je pensait que la partie photo sensible d'une pellicule était déterminée, qu'ils y avais des rectangles sur la pellicule avec lesquelles l'appareil devait être en phase pour mettre la photo dedans... Du coup je cherchait des pellicules spéciales pour photos carrées... Ca n'existe pas: toute la pellicule est enduite et on projette comme on veut dessus. On peut donc faire des pellicules de toutes les tailles et de toutes les longueurs possibles.

Il existe trois familles de formats: 

-Petit format (jusqu'au pellicules 135 inclues)

-Moyen format (pellicules plus grandes que le 135)
-Grand format (Négatifs ou positifs en feuilles individuelles (plan-films) à partir du 4x5 pouces)

Parfois on parle de mini-format pour les films en dessous de 135 car le film 135 est utilisé en référence un peu partout.

Gardons à l'esprit que plus le format est grand, plus la qualité est bonne (à optique identique, si vous avez une optique dégueulasse d'un côté forcément...) à l'inverse, plus c'est petit moins ça va être beau et précis quand on va agrandir votre photo en faisant un tirage papier.

135

La pellicule 135 avec ses doubles perforations est la plus développée, la plus connue et celles avec laquelle on a le plus de choix. Elle est aussi appelée 35mm ou 24x36. La très grande majorité des appareils qui l'utilisent donnent des photos rectangles, car le négatif obtenu fait 24mm par 36mm. Il est toujours marqué le nombre de vues possible dessus, elles correspondent au nombre de photos en 24x36 que l'on peut prendre en prenant en compte le fait qu'au début de la pellicule on en brule une bonne partie pour la charger. Très souvent elles font 36 vues (en gros ils déroulent 1m60 de film environ), parfois 24, rarement 12. Mais comme expliqué avant on peu avoir d'autres formats avec le même film! Comme:
-Le format carré 24x24 (assez rare) qui du coup utilise moins de film, donc permet de prendre plus de photos qu'indiqué dessus. 12 photos indiquées donnent 18 carrées.
-Le demi format 24x18 (assez rare) qui donne deux fois plus de photos que prévus (donc jusqu'à 72! Faut pas être pressé de finir!)

Négatif couleur

Une pellicule 135 est attachée à un axe en plastique dans une cartouche en métal. Dans un appareil photo on accroche le bout (amorce) à un rotor dans l'appareil, on avance la film pour l'enrouler solidement puis on ferme l'appareil, le film est enroulé à nu dans l'appareil, puis arrivé à la fin, on le rembobine entièrement dans sa cartouche. Elle sera ouverte dans le noir au moment du développement.

Négatif noir et blanc
Diapo couleur

120/220/620
Plutôt inconnue de nos générations, la pellicule 120 était très utilisées jusque dans les années 60, puis elle est devenue minoritaire en Europe. C'est une pellicule d'une longueur fixe et large de 6,2cm. Elle n'est pas perforée et n'est pas dans une cartouche mais enroulée autour d'un axe en plastique (bois à l'origine) avec un papier opaque à son dos sur lequel est noté le numéro des photos: c'est une bobine.

On est dans le moyen format. Une pellicule 120 peut donner:

-18 négatifs de 6 x 4,5cm.
-12 négatifs de 6 x 6cm.
-8 négatifs de 6x9cm.

-Plusieurs négatifs en 6x7 (Pour le coup j'en connais pas, je suppose qu'ils en font 8.)
(Echec! Ils en font 10! Et ils ne suivent pas les bandes derrières!)


A l'arrière sur le papier opaque, quand on déroule la pellicule du haut vers le bas, il se trouve donc une rangée à gauche ou défile les chiffres pour les appareils en 6x9, une au milieu pour les 6x6 et une à droite pour les 6x4,5.
Et les 6x7? Ben il suffit au chargement de faire coïncider une flèche sur le papier et une marque dans l'appareil puis la machinerie sait combien de tour elle peut faire selon le numéro de la photo. (Chose qui existe aussi chez des formats plus conventionnels.)
Merci à Yael du forum 35mm pour les explications illustrées d'un chargement d'appareil "automatique" en 120.



Il y a une petite fenêtre rouge (inactinique) à l'endroit de sa rangée pour pouvoir voir le numéro de la photo ou du moins pourvoir s'arrêter quand l'appareil n'est pas automatique. (cf. 3 lignes plus haut!)

Plus tard est venu le 620, seul l'axe change, il est plus fin et en métal. Du coup on a fait pas mal d'appareil comme le Kodak Brownie Flash qui marchent avec. Sauf que le boom du plastique a permit le retour du 120 et la disparition du 620 dans les année 80. Maintenant pour utiliser du 620 il faut les axes et enrouler le film 120 dessus (puisqu'il est identique)dans le noir, ou alors certains rabotent les bords pour des résultats mitigés...



Avec le 120 est venu le 220, c'est pareil sauf que le film est deux fois plus long et permet donc de prendre deux fois plus de photos. Sauf que pour ne pas être 2x plus épais, il y a du papier opaque qu'au début et à la fin. Du coup il faut des appareils qui peuvent avancer leur film en sachant où ils en sont et avec une fenêtre qui se ferme. (Ou sans fenêtre derrière.) Plus rare il en existe encore, seulement en négatif couleur chez Kodak je crois.


 
126
Le format 126 fut lancé en 1963 par Kodak pour révolutionner l'utilisation des pelloches et avoir le monopole. C'est du film 35mm perforé différemment: une perforation au niveau de chaque photos. Il a un papier opaque dans le dos comme le 120, avec les chiffres qui défilent. La cassette est pleine d'un côté et vide de l'autre, il suffit de la poser dans l'appareil et c'est parti. Pas de sous formats, seulement des négatifs carrés de 28x28 pris avec les vieux Instamatics de Kodak ou les Agfamatics d'Agfa (voir quelques rares autres...) que tout le monde a qqpart dans sa maison car quelqu'un de la famille l'a eu pour Noël/sa communion/son anniversaire dans les années 1960-1970-1980. Malheureusement les années 1990 ont eu raison du film qui disparait de la circulation en 1998. Depuis il est toujours possible d'utiliser ses appareils avec du film 35mm (135) mais avec des perforations apparentes sur le négatif de 28x28.

110
Le 110 est un petit format, voir un mini-format. Il fait des négatifs de 13mm x 17mm, pas plus, pas moins car il est exactement perforé au niveau de chaque clichés et est prévu pour des appareils spécifiques. Il a été lancé par Kodak en 1972 dans des cartouches entières prête à l'emploi tout comme les 126 mais miniaturisé. Arrêtée en 1998, les pellicules 110 étaient devenues obsolètes à cause de la qualité limité qu'elle produisaient. Mais en 2010, la firme Lomography, face aux millions de personne ayant des appareils 110 oubliés, on décidé de remettre cela au goût du jour et de relancer la production avec noir et blanc, couleur et diapo. C'est affreusement cher mais on peut remplir une cassette vide par du film de cinéma de 16mm qui est identique (aux perforations près).

127
Les 127 sont des pellicules qui donnent des négatifs de 4cm de haut, très souvent du 4x4 au final. Il n'a jamais été majoritaire et je ne comprend pas comment il peut survivre encore aujourd'hui. Peu d'appareils l'ont utilisé. Il s'agit d'une bobine avec un axe métallique comme le 620 en plus petit. Pas de perforations, un papier opaque: c'est tout comme une 620 sauf que l'axe à deux bouts qui dépassent et qu'elle est plus petite.


Aujourd'hui c'est quasiment introuvable mais il s'en fait au compte goutte, parfois Rollei en sort en couleur (mais toujours en couleurs fantaisie, pas un vrai négatifs couleur fidèle à la réalité comme nous les connaissions) Efke il paraît même si je crois pourtant qu'ils sont mort... Et Ilford! Grande marque du noir et blanc en a sorti une production cette année qu'il fallait commander chez eux, dans des quantités définies. Est-ce qu'ils en referont? Peut-être.








 
MINOX
Ce n'est pas un chiffre, c'est une pellicule Minox. Minox est une grande marque de qualité mais surtout spécialiste avant l'heure dans la miniaturisation. Ses petits appareils extraordinaires fonctionnent avec ce film produit uniquement par eux et donc leurs rares distributeurs autorisés sont souvent à courts mais régulièrement ravitaillés. C'est le plus petit film qu'il existe donnant des négatifs de 8x11mm soit un dixième de la surface d'une pellicule 135. Ce film existe pourtant depuis 1938!

APS/240
Lancé en 1996, c'était vendu comme l'avenir et la pointe de la technologie, on pouvait faire du 24x17 ou du 30x10mm. La révolution qu devait remplacer le 135 était une bande magnétique qui pouvais enregistrer des données comme le numéro de la photo ou l'heure etc... Pas très utile en soit. Par ailleurs ça n'a pas très bien fonctionné. Même pas du tout. La surface était plus petite qu'une 135 et l'utilité de la bande magnétique est discutable. Du coup même si elles ont traversé les années où les pellicules ont eu la vie la plus dure, elles ont fini par disparaître en 2011.


Une pellicule APS ou 240 même si je n'ai jamais entendu ou vu 240 quelque part.
 
Voici les pellicules conventionnelles qu'il faut connaître, maintenant les autres indispensables que l'on ne peux pas appeler pellicules quand même.

PLANS FILMS
En grand format on utilisait (et utilise encore aujourd'hui) des négatifs en feuille de grande taille jusqu'à 50cm de côté voir plus. (Imaginez le prix de la photo...) Ils sont glissés à l'arrière de l'appareil après avoir fait les réglage sur le fond en verre dépoli, puis on prend la photo. 
Certains en sont fan (pas moi pour le coup) et continuent à jouer avec même si d'un point de vue pratique... c'est galère quand même!


DISC-FILM

En 1982 Kodak qui veux absolument le monopole de l'innovation ressort une bizarrerie: le Disc-film, une cartouche carrée aussi grande que l'appareil à mettre dedans et qui prend des photos de 8x11mm! Comme le Minox. Je vous laisse imaginer la qualité de la chose.
Ça a quand même bien marché et j'en voit encore aujourd'hui dans les brocante. Mais les Disc on été arrêtés. Kodak aime se jeter sur un truc et l'exploiter à fond en se gardant un monopole total, puis quand le rendement baisse: il arrête la production en décembre 1999. Mais comme il a le monopole tout s'arrête. Encore un format mort par Kodak. Bon le DISC c'était nul en même temps et le rendement devait être assez bas déjà. Mais quand même! C'est bien beau de nous pondre des 126, des 110, des Discs etc... puis d'arrêter et de laisser des millions d'appareils inutilisables!

SUPER8 et 16MM



Ce sont des films en bobine de 15, 30, 60m pour les caméras. C'est tout comme une pellicule, sauf qu'ici il est primordial d'avoir de la diapo. (Vous regardez les films en négatif vous?!) Même si c'est très rare ça existe aussi en négatif (pour le bonheur des gens qui cherche à remplir leur appareil 110)
Ça se trouve encore, ça se développe mais à la maison je crois pas que ce soit possible. Bref ça donne vraiment envie d'essayer mais le prix de revient d'une vidéo de 2min d'une qualité dégueu (en général selon la caméra mais comme on me l'a fait remarqué à juste titre: ça peut être très correct! Sinon ce qui arrive après cette parenthèse n'est pas normal.)
Le 16mm est utilisé pour remplir les cartouches 110 même si du coup une perforation est visible d'un côté ou des deux selon le film uni- ou double perforé que vous prenez. Et développer un film diapo dans de la chimie noir et blanche ne donne pas des négatifs super exploitable (un terrible manque de contraste pour ce que j'en ai pour le moment mais des gens ont fait des trucs bien!)

POLAROID
Là il y a:-/'urait des choses a dire et des tonnes mais je vais faire assez court.
Le Polaroid c'est magique, on prend la photo, elle sort: c'est prêt! Le problème c'est que l'arrivée du numérique à vraiment tué le Polaroid qui a du déposer le bilan laissant le monde sans rien. (Presque rien!)


Immédiatement l'usine est rachetée et une nouvelle firme nait: Impossible. Impossible décide de refaire les films des polaroids en noir et blanc et en couleur mais évidemment avec leur chimie à eux. Le problème c'est que soit ils ont autant d'argent qu'un clochard au Zimbabwe et ne peuvent pas payer ce qu'ils leur faudrait, soit leurs chimistes sont cons, soit ils sont radins. Quoiqu'ils en soit la demande n'est pas très forte (tout est relatif: il y a une demande mondiale assez importante en fait) et leurs produits coûteux font que pour l'instant ils ne peuvent faire moins de 23€ la cartouche de 8 feuilles. Enfin ça tourne dans le monde entier comme une marque prestigieuses, ils arnaquent les gens sur internet (Oui ils vous vendent un lot par 3 en réduc' a 45$, vous dites que vous êtes français ça fait 45€ au lieu de 34...) Sans parler des frais de port faramineux et du fait que si vous n'êtes pas chez vous votre colis repars aux Pays Bas et qu'il faut repayer l'aller. Bref, Lomography exploite les jeunes qui se cherchent un phénomène de mode mais Impossible est pas mal. D'autant plus qu'en 3 ans les prix n'ont pas bougé et surtout qu'ils sont connus pour leur qualité affreusement dégueulasse. J'en ai acheté 1 paquet pour essayer. C'est drôle, c'est étrange puisque les couleur et la qualité n'y sont pas, mais c'est chiant parce qu'il faut que la photo sorte dans le noir et qu'elle y reste une demi heure le temps qu'elle se développe. (Si là on regrette pas de ne pas avoir pris le temps d'acheter un paquet de Polaroid quand ils étaient au fond du trou!)




Heureusement qu'il y a Fuji qui fait des packs pour les appareils en pack 100 et les Instax qui sont de marque Fuji. Ils sont plus abordables et de qualité irréprochable avec en plus: un négatif avec chaque photo en pack 100: parfait pour l'offrir et numériser la photo chez soi.

(Je ferais un article sur les formats de polaroids un autre jour.)

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