vendredi 5 septembre 2014

Le retour des films insensibles!

Avant toute chose, je vais parler des pellicules de faibles sensibilité car je n'ai pas grand chose à dire sur mon test de la Rollei RPX 25. Je vais illustrer l'article des images faites avec et les conclusions de la pellicule sont à la fin de l'article. 



L'argentique a vécu quelque chose de typiquement humain: le culte (et la course) à la performance. Tant mieux diront certains. Mais l'un dans l'autre cette course a fini par être paradoxale. Je m'explique.

Prenons mon appareil favori: un Smena! Pour aider à exposer correctement sa pellicule on a des symboles sur les réglages. Une ouverture est associée à une sensibilité (Certes en GO.ST. mais on s'en fout.) et on peut donc utiliser des pellicules de 15/13°ISO à f/4 jusqu'à 250/25°ISO à f/16 afin de pouvoir utiliser les 5 vitesses pour 5 conditions climatiques allant de l'apocalypse pluvieux au soleil infernal.
(Vous comprenez pas mes histoires de sensibilité ==> Cliquez ici.)

Ici par exemple on était en conditions climatiques : "Couvert" ce qui sur un Smena est fixé à 1/30s

Des pellicules de sensibilité aussi faibles étaient amplement suffisantes pour photographier sans même ouvrir le diaphragme à fond et loin de là! 

Or nos yeux sont une merveille inégalable qui s'adapte formidablement aux changements de luminosité, laissant le novice en photo totalement inconscient de ces changements, et l'habitué un peu perplexe. Du coup on a voulu faire des pelloches plus sensibles. C'est pas con: pour les conditions normales on ouvrirait l'objectif beaucoup moins longtemps et on fermerait plus le diaphragme mais ce n'est pas très grave et comme ça on peut utiliser la pellicule dans des conditions plus difficiles comme en intérieur.

Notez le blanc du ciel et le noir de la forêt... j'y viendrai.

C'est alors que sont arrivées des 400/27°ISO; 800/30°ISO; 1600/33° et même du 3200/36°ISO! Avec ça on peut limite plus shooter au soleil mais en intérieur le soir ça marche! (A condition d'avoir un bon posemètre parce qu'à vue de nez c'est impossible et que les cellules au sélénium ne sont vraiment pas assez sensibles pour pondre une mesure.)

C'est alors qu'on s'est tous généralisé à prendre des pellicules entre 200 et 800 ISO, toutes granuleuses pour les gros agrandissements, pas forcément très belles, mais suffisantes, pas chères et pratiques. Les faibles sensibilité connues pour leur grain faibles et leurs couleurs parfois superbes (comme les Ektachromes à 64ISO qui sont encore pleurées) disparaissent toutes pour laisser leur place à des Superia 200 pas folichonnes mais correctes pour un tirage 10x15.
C'est beau un basalte altéré par la flotte?

Qu'en est-il aujourd'hui?

L'argentique s'est fait un peu trucider alors il reste pas des masses de choix même si on a pas trop à se plaindre quand même. Les argentistes noir-et-blanc (redevenus largement majoritaires de par la beauté et la simplicité du procédé) shootent traditionnellement à 100/21°ISO, à 400/24° pour les conditions difficiles puis rarement en dehors. En couleur, on reste sur du habituel à 200 ou 400 ISO comme on l'a fait pendant 20 ans dans nos appareils moches en plastoc.

En l'honneur des pelloches mortes. (Bon en fait j'avais plutôt perdu une joute à mort avec des branches mais c'est pareil.)

Et les extrêmes? (En dehors de 100/200/400ISO)

En haute sensibilité (>400/27°ISO)
On a un peu de 800ISO (en noir et blanc on a Spur je crois, en couleur ya Lomography), on a du 1600ISO (le maximum en couleur avec Fuji) et 3200ISO en noir et blanc avec Ilford. Mais un pellicule ça se pousse ou se drop aussi (sur- ou sous-développer pour utiliser une sensibilité différente), ainsi la Delta 3200 d'Ilford est une pellicule de vraie sensibilité 1000ISO qu'on peut allègrement développer à 3200ISO et obtenir une image correcte. En couleur il reste la Superia 1600 de Fuji mais Fuji étant des chiens c'est déjà un miracle qu'il en reste (un miracle à 10 euros je crois...)

Ya Ariane 5 en haut du Puy-de-Dôme!

En faible sensibilité (<100/21°ISO)
On a une pellicule positive couleur (une diapo): la super Velvia 50 (donc 50ISO) qui déchire sa race. (Mais c'est Fuji alors aux dernières nouvelles c'était 13€ la pellicule 135 et ça devrait durer jusqu'à ce qu'on les achète plus donc d'ici pas longtemps.)
On a du 50/18°ISO noir-et-blanc avec la Pan-F 50 d'Ilford.
En dessous Adox a sorti une 20ISO mais au compte goutte et je suis pas sûr qu'ils en refassent...
Sinon il y a la Fomapan 100 qui donne son meileur rendu à 50ISO (mais ils voulaient avoir l'air normal et vendre des pellicules de 100, 200 et 400ISO...)

Oui enfin ya pas de quoi se tirer une balle.

Bien mal loti est l'utilisateur de faible sensibilités!! (On peut toujours foutre un filtre de densité neutre ou autre mais on se tape quand même le développement long de la sensibilité nominale alors qu'un film de 32ISO se développe en quelques minutes...)

Mais récemment, Rollei (non pas la marque prestigieuse mais les firmes bizarres qui ont racheté le nom) ont pondu la série RPX avec trois sensibilité: 400/100/25ISO!!







Alors moi j'ai acheté une 25/15°ISO et je l'ai finie. J'vous montre ça.

ROLLEI RPX 25

Je ne vais pas m'éterniser dessus alors je vais aller droit au but.

J'étais ultra enthousiaste à l'idée de shooter en 25ISO mais les deux fois j'ai été un peu limité à cause du temps qui s'est couvert. Rien de grave, dans mon Olympus OM20 avec un Zuiko 50mm j'ai pu ouvrir en moyenne f/2. Du coup j'évitais les contrastes trop élevés et je ne dois pas me retrouver avec des parties noies non exposées et des parties blanches brûlées.




Que nenni! Cette pelloche est aussi souple qu'une diapositive! Le moindre écart est vite cramé ou non reproduit... (dommage...) et le contrastes est puissance 1000! (Ah non au tirage en fait c'est horrible... magie!)

Le film est des même fabricants que la Rollei Digibase CN 200 Pro, et c'est bien dommage. On se retrouve dans le noir avec un p*tain de film indéchirable à charger tel quel dans la spire. De plus cette matière bizarre se déforme facilement et on sait JAMAIS si le négatif est à l'endroit ou à l'envers d'autant que la marge avec les chiffres et le nom ont mystérieusement été brûlés... du coup: plein de scan de de tirages papiers faits en miroir... (et j'ai une sainte horreur de l'effet miroir.)

Ouais ya une gare en haut du Puy-de-Dôme.

Côté développement, j'ai adapté/bidouillé parce qu'il n'existe aucune valeur pour développer à l'Atomal 49. Alors après calculs, je le dit: Rollei RPX 25 et ATM 49 c'est 8min30 à (1+1); 11min à (1+2). (et démerdez vous pour la solution stock j'ai la flemme.)

Trèves de mauvaises ondes: voilà ce qu'il me reste encore.


Moquez-vous de cette pellicule là-bas!